Métiers d’avenir : quel choix pour demain ?

En 2023, 85 % des emplois qui existeront en 2030 n’ont pas encore été créés, selon un rapport du cabinet Dell et de l’Institut pour le Futur. Les secteurs en tension recrutent massivement, tandis que certaines compétences techniques deviennent rapidement obsolètes.La transition écologique et l’essor du numérique bouleversent les priorités dans le choix d’un métier. Les filières traditionnelles peinent à suivre le rythme des transformations, tandis que de nouveaux parcours de formation émergent pour répondre à la demande.

Pourquoi parle-t-on autant des métiers d’avenir aujourd’hui ?

Le marché de l’emploi ne cesse de se réinventer. En France, chaque année apporte son lot de nouveaux besoins, de filières inédites à explorer. Quand le Forum Économique Mondial annonce que 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore, ce n’est pas un simple chiffre lancé en l’air : c’est le fruit d’un constat partagé par Dell et l’Institute For The Future, qui pousse à revoir nos manières d’anticiper et de former les générations futures.

Les indicateurs sont parlants. En 2024, le secteur du digital français a généré 69,4 milliards d’euros, d’après Numeum, le principal syndicat du numérique. Cette dynamique, loin de ralentir, ouvre le champ des possibles aux jeunes diplômés, mais aussi à tous ceux qui se lancent dans la formation ou la reconversion. La Dares estime qu’un million de postes verront le jour d’ici 2030. Un chiffre que France Stratégie affine en précisant que 115 000 nouveaux emplois d’ingénieurs informatiques sont prévus sur la période, illustrant la montée en puissance des métiers technologiques.

Parler de « métiers d’avenir » n’a rien d’anodin : derrière l’expression, on retrouve des préoccupations concrètes, des envies de stabilité, mais aussi la volonté de saisir l’opportunité face à l’incertitude. Numérique et transition écologique se placent désormais au centre des choix professionnels. Les pouvoirs publics, le gouvernement ou France Travail, multiplient les dispositifs pour accompagner cette mutation, conscients que la transformation du marché impose de revoir en profondeur la façon dont on se forme et dont on conçoit son parcours.

Les grandes tendances qui transforment le monde du travail

L’intelligence artificielle et le cloud computing ne sont plus des concepts réservés aux laboratoires : ils s’imposent dans la production, transforment le management et font émerger des métiers inconnus il y a dix ans. L’IA générative, en particulier, propulse la productivité à un autre niveau, recompose la chaîne de valeur et fait apparaître de nouveaux besoins en compétences. Le cabinet McKinsey évoque même la possibilité de voir 27 % des heures travaillées en Europe automatisées d’ici 2030.

La transition écologique, de son côté, ne se limite pas à une tendance, mais façonne durablement la demande en emplois. Les énergies renouvelables, l’économie circulaire ou la gestion des ressources naturelles recrutent à tour de bras. Impossible d’ignorer l’influence du développement durable : il irrigue aussi bien l’industrie que la logistique, la santé ou l’agroalimentaire. Les métiers liés à la réduction de l’empreinte carbone, au conseil climat, à l’ingénierie verte, se multiplient, portés par l’urgence environnementale et une pression sociétale croissante.

Un constat s’impose : la durée de vie d’une compétence technique se réduit drastiquement, parfois à un ou deux ans. Pour faire face à cette obsolescence, il faut apprendre à s’adapter en continu. Big Data, blockchain, robotique, réalité virtuelle : chaque avancée technologique fait naître une demande pressante de profils capables d’analyser, de modéliser, de sécuriser ou de valoriser la donnée.

Pour mieux saisir les tournants actuels, voici les mutations majeures à l’œuvre :

  • Transformation numérique portée par l’IA, le cloud et les objets connectés
  • Transition écologique et développement durable au cœur des stratégies d’emploi
  • Renouvellement constant des compétences et formation tout au long de la vie

Zoom sur des métiers qui recrutent et qui ont de l’avenir

Les besoins du marché progressent à un rythme effréné. Ce sont désormais les profils agiles, capables d’anticiper les évolutions et de manier les outils numériques, qui tirent leur épingle du jeu dans des secteurs en mutation accélérée. Santé, énergie et numérique concentrent la majorité des embauches attendues en France à l’horizon 2030. L’ingénierie informatique affiche une croissance solide : France Stratégie évoque 115 000 créations de postes dans la décennie, avec une palette allant du data scientist à l’analyste en cybersécurité. Les domaines du cloud computing, de la robotique ou de l’IA générative font émerger des métiers hybrides, comme prompt engineer ou IA UX designer.

Le développement durable, lui aussi, attire de nouveaux profils. Ingénieurs en énergies renouvelables, consultants climat, contrôleurs de l’empreinte carbone : ces spécialistes gagnent en visibilité dans l’industrie, la construction ou l’agroalimentaire. À la croisée de la technologie et de l’écologie, ils accompagnent les entreprises dans leur transformation et la réduction de leur impact.

Dans le secteur hospitalier, la demande explose pour les infirmiers, sages-femmes et experts en robotique chirurgicale. Quant au secteur tertiaire, il fait la part belle aux formateurs en compétences numériques, aux coachs en reconversion ou aux spécialistes du marketing digital. Les occasions de rebondir et d’innover ne manquent pas, soutenues par la numérisation croissante de toutes les sphères professionnelles.

Pour illustrer la diversité des métiers en plein essor, citons trois profils phares :

  • Ingénieur informatique et data scientist : moteurs de la transformation numérique
  • Ingénieur en énergie verte et consultant climat : piliers de l’économie durable
  • Infirmier, spécialiste en robotique chirurgicale : pivots du secteur santé

Formations et parcours : comment se donner toutes les chances pour demain ?

L’offre de formation professionnelle s’étoffe en France, avec des cursus pensés pour les métiers du numérique, accessibles aussi bien aux diplômés qu’à celles et ceux en reconversion, en décrochage ou éloignés de l’emploi. Les organismes publics, comme France Travail, multiplient les dispositifs pour faciliter l’accès à ces nouveaux chemins. Aujourd’hui, apprendre à coder, s’initier à la cybersécurité ou comprendre les bases de l’intelligence artificielle devient possible dès le lycée et tout au long de la vie, que ce soit à l’université ou via des parcours courts et qualifiants.

Les entreprises, de leur côté, misent sur des candidats capables de conjuguer compétences technologiques et qualités humaines. L’agilité, l’esprit critique et la capacité à apprendre en continu prennent désormais le dessus sur les parcours linéaires. Jacques Froissant, dirigeant d’Altaïde, le dit clairement : « L’agilité et la formation continue sont indispensables ». La réalité est là : une compétence technique ne dure guère plus de deux ans. Il s’agit donc d’adopter une soif d’apprendre permanente.

Les coachs en reconversion et formateurs en compétences numériques voient leur rôle grandir : ils accompagnent la montée en compétences, proposent des diagnostics personnalisés et aident à repérer les besoins émergents. Les parcours de formation deviennent plus flexibles, adaptés à la diversité des profils et aux aspirations individuelles.

Les principales pistes pour renforcer ses perspectives professionnelles se déclinent autour de trois axes :

  • Formations aux métiers du numérique ouvertes à tous
  • Valorisation des parcours atypiques par la VAE et les certifications
  • Montée en puissance de l’offre en soft skills : management, communication, travail en équipe

Face à un futur où tout semble s’accélérer, miser sur l’agilité et l’apprentissage continu n’a jamais autant compté. L’avenir professionnel se façonne désormais à coups d’audace, de remises en question et d’ouvertures inattendues. Qui sait quel métier, aujourd’hui inconnu, vous attendra au tournant ?