40 % des adultes formés en France bénéficient d’une rémunération pendant leur parcours, selon les chiffres du ministère du Travail. Une réalité qui bouscule l’idée reçue d’une formation réservée aux seuls chômeurs. Le statut de demandeur d’emploi n’est pas indispensable pour accéder à une formation rémunérée. Plusieurs dispositifs autorisent le maintien d’une rémunération pendant la montée en compétences, y compris pour les salariés démissionnaires ou en reconversion. La législation prévoit aussi des aides spécifiques pour les personnes en situation de handicap ou les jeunes sans qualification.Certaines formations certifiantes, même suivies à distance, ouvrent droit à une indemnisation. La multiplicité des organismes financeurs impose toutefois de respecter des critères précis, sous peine de voir la demande rejetée.
Plan de l'article
- La formation rémunérée, une opportunité à saisir pour les adultes en reconversion
- Qui peut bénéficier d’une formation rémunérée en France aujourd’hui ?
- Critères d’éligibilité et démarches à entreprendre pour accéder à une formation financée
- Panorama des aides financières et conseils pour maximiser vos chances d’obtenir un financement
La formation rémunérée, une opportunité à saisir pour les adultes en reconversion
Changer de cap professionnel ne se fait plus à l’aveugle. La formation rémunérée offre désormais un vrai tremplin à celles et ceux qui aspirent à se réinventer au travail. Ce levier n’est pas réservé qu’aux inscrits de France Travail : salariés, indépendants, agents de la fonction publique ou personnes en situation de handicap, chacun peut, selon son parcours, trouver une porte d’entrée. Les droits varient suivant le statut et permettent de sécuriser la transition professionnelle sans risquer de tout perdre.
Pour bénéficier d’une rémunération pendant la formation, il est généralement attendu que le cursus soit enregistré au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles). Cela garantit la reconnaissance du diplôme ou titre, clé pour obtenir des financements publics ou via des fonds collectifs. Le projet de transition professionnelle (PTP) agit en filet pour les salariés : il autorise une suspension du contrat de travail, tout en maintenant un revenu qui dépend de l’ancienneté et du contrat d’origine. Quant au compte personnel de formation (CPF), il reste accessible, y compris pour les indépendants ou les agents publics.
Pour donner une idée des profils concernés et des voies d’accès, voici les principales situations observées :
- Demandeurs d’emploi : accompagnés par France Travail ou Pôle emploi, selon l’ancienneté d’inscription et la formation prévue.
- Salariés : passage possible par le PTP, le CPF, un abondement de l’employeur ou certains accords collectifs.
- Indépendants, agents publics, personnes en situation de handicap : dispositifs spécifiques à remplir, comme l’ATI, le FIPHFP ou l’AGEFIPH.
- Stagiaires de la formation, adultes en reprise d’études, créateurs d’entreprise : adaptation en fonction du parcours et du projet professionnel.
Plusieurs formations financées par l’État ou les régions ouvrent une rémunération forfaitaire aux stagiaires qui répondent aux critères. La protection sociale reste garantie durant tout le parcours, offrant une vraie sécurité pour franchir le pas et retrouver un emploi.
Qui peut bénéficier d’une formation rémunérée en France aujourd’hui ?
La formation rémunérée ne ferme la porte à personne. Demandeurs d’emploi, salariés du privé, indépendants, fonctionnaires et personnes en situation de handicap : le champ est large, pour peu que les conditions posées par chaque dispositif soient respectées. C’est une façon d’accompagner l’ensemble des transitions professionnelles et d’ouvrir de nouvelles perspectives vers l’emploi.
Les demandeurs d’emploi suivis par France Travail ou Pôle emploi accèdent à des aides financières spécifiques, comme la RFPE ou l’ARE-F, selon leur parcours antérieur. Côté salariés, le projet de transition professionnelle (PTP) ou le CPF sont mobilisables pour engager une reconversion, sans perte totale de ressources. Pour les indépendants, des dispositifs comme l’ATI-F existent, sous certaines conditions.
Les fonctionnaires peuvent solliciter des aides du FIPHFP. Quant aux personnes en situation de handicap, des appuis via l’AGEFIPH ou la RQTH existent pour garantir une rémunération adaptée. Enfin, les stagiaires de la formation professionnelle, adultes en reprise d’études ou porteurs de projet, intègrent des programmes régionaux ou nationaux leur permettant de percevoir une allocation et de conserver leur couverture sociale pendant toute la durée de la formation.
Critères d’éligibilité et démarches à entreprendre pour accéder à une formation financée
Le point de départ pour s’inscrire à une formation rémunérée : bien cerner sa situation professionnelle. Pour les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail ou à Pôle emploi, il faut que la formation soit bien enregistrée au RNCP ou validée par le financeur. Les salariés, qu’ils soient en CDI ou en CDD, ont la possibilité d’activer leur CPF ou d’effectuer une demande de PTP avec l’accord préalable de l’employeur.
La durée du parcours joue également. Les conseils régionaux ou France Travail interviennent pour les formations longues via la RSFP ou la RFPE. Parmi les établissements fréquemment cités, l’AFPA ou le GRETA proposent des cursus qualifiants, associés à un accompagnement sur mesure.
Avant de démarrer les démarches, un rendez-vous avec un conseiller en évolution professionnelle (CEP) aide à identifier le bon financeur et à structurer le projet de demande. Suivant le statut, on prépare généralement un dossier contenant le projet de formation, un devis et, parfois, une lettre de motivation.
Pour y voir plus clair, voici les différents chemins selon la situation :
- Demandeurs d’emploi : inscription sur la formation via France Travail, analyse de la cohérence du projet, passage devant un conseiller référent.
- Salariés : demande d’autorisation d’absence, dépôt du dossier CPF ou PTP, accord obligatoire de l’employeur en cas d’absence longue (plus de six mois).
- Indépendants : sollicitation de l’organisme de rattachement (FIFPL, AGEFICE…), justificatifs d’activité et présentation du projet à joindre.
Le montant de la rémunération formation varie selon le dispositif sollicité, la nature de la formation et le financeur. Dans tous les cas, la protection sociale est maintenue pendant la période de formation.
Panorama des aides financières et conseils pour maximiser vos chances d’obtenir un financement
Les aides financières couvrant la formation rémunérée épousent la diversité des parcours et des situations. France Travail prend le relais avec l’ARE-F pour les demandeurs d’emploi indemnisés, dès que la formation dépasse quarante heures. En cas d’épuisement des droits en cours de route, la RFF garantit la continuité des ressources. Les personnes non-indemnisées peuvent s’appuyer sur la RFPE, si la formation bénéficie d’un financement public ou régional.
Pour les salariés, le CPF ou le recours à leur opérateur de compétences permet d’obtenir une prise en charge, rémunération comprise, durant le congé de formation, selon les cas. Les indépendants, eux, sollicitent l’ATI-F ou leur propre fonds d’assurance formation. Les personnes en situation de handicap trouvent soutien auprès de l’AGEFIPH ou du FIPHFP : ces dispositifs peuvent se cumuler avec d’autres aides sociales selon le parcours.
Pour composer un dossier solide, quelques habitudes font la différence :
- Adapter la demande à la situation et à la durée du projet envisagé
- Faire valider la formation auprès d’un référent, selon le dispositif (CEP, France Travail, OPCO…)
- Préparer tous les justificatifs nécessaires pour accélérer l’examen de la demande
- S’orienter vers une formation certifiante et reconnue (RNCP)
La protection sociale accompagne chaque étape, quel que soit le mode de financement. Un employeur impliqué ou un abondement sur le CPF peuvent renforcer le dossier et ouvrir la voie à un cofinancement, particulièrement en cours de reconversion structurée. Pousser la porte de la formation rémunérée, c’est s’accorder la perspective d’un nouveau cap professionnel, sans briser la stabilité déjà acquise. Reste à choisir le parcours qui donnera l’élan dont on a besoin.


