Les chiffres sont têtus : chaque année en France, des milliers de salariés en CDI prennent le pari d’une formation sans rompre leur contrat. Ce choix, autrefois réservé à une minorité, s’est démocratisé à la faveur d’un arsenal de dispositifs parfois complexes, mais bien réels. Pourtant, la marche à franchir reste haute pour beaucoup. Le terrain est semé de subtilités : démarches administratives, conditions à respecter, financements à dénicher.
Pourtant, il existe des solutions concrètes pour alléger la facture, parfois même sans sortir le moindre euro de sa poche. Mais l’accès à ces opportunités varie fortement d’un secteur à l’autre, d’une entreprise à la suivante. La méconnaissance des mécanismes, la disparité d’information, laissent encore trop de salariés sur le bord du chemin.
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Se former sans quitter son CDI : mythe ou vraie opportunité ?
Le fantasme du salarié coincé dans un CDI, privé d’opportunités d’apprentissage, appartient désormais au passé. Depuis plusieurs années, le droit du travail a changé la donne : le salarié en contrat à durée indéterminée dispose de droits concrets pour se former, acquérir de nouveaux savoirs ou même réorienter sa carrière, sans casser le lien avec son employeur.
Pour concrétiser un projet de formation, il est possible de solliciter une absence auprès de son employeur. Cette demande, encadrée par des règles strictes, doit respecter des délais qui varient selon la durée et le mode de financement de la formation. L’employeur peut reporter la demande, rarement la refuser, à condition de justifier sa décision. Souvent, la véritable négociation se joue sur le calendrier, en particulier dans les petites entreprises où l’organisation est plus tendue.
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Derrière la volonté de se former, plusieurs motivations se dessinent : rester à la page face aux évolutions du métier, préparer une mobilité interne, ou tout simplement étoffer ses compétences pour ne pas subir le marché du travail. Pour l’employeur, encourager ce mouvement, c’est fidéliser, anticiper les mutations et gagner en agilité. Offrir ce tremplin, c’est aussi s’adapter à un monde du travail où chacun cherche à sécuriser son parcours autant qu’à s’accomplir.
Dispositif | Public concerné | Type de formation |
---|---|---|
Plan de développement des compétences | Salariés en CDI | Formations internes ou externes, courtes ou longues |
Projet de Transition Professionnelle | Salariés en CDI avec ancienneté | Formations longues certifiantes hors temps de travail |
Les pratiques diffèrent largement selon que l’on travaille dans une grande structure ou une PME. Certaines entreprises misent sur la formation comme moteur de performance, d’autres rechignent, souvent par crainte du déséquilibre organisationnel. Pourtant, l’obligation légale existe : le dialogue sur la formation doit être ouvert. Le CDI, loin d’être une cage, devient alors une rampe de lancement pour celles et ceux qui veulent avancer.
Quelles solutions concrètes pour étudier tout en travaillant ?
Suivre une formation professionnelle tout en restant salarié n’a plus rien d’un parcours semé d’obstacles insurmontables. Plusieurs dispositifs s’offrent à ceux qui souhaitent évoluer, obtenir un diplôme, une certification ou changer de cap.
Voici les principales formules à connaître pour se former sans quitter son poste :
- Compte personnel de formation (CPF) : ce crédit personnel permet d’accéder à une formation certifiante ou diplômante, sur ou hors temps de travail. L’initiative appartient au salarié, mais si la formation a lieu pendant les horaires de travail, un accord de l’employeur reste nécessaire.
- Projet de Transition Professionnelle (PTP) : ce dispositif, anciennement appelé CIF, autorise une absence pour suivre une formation longue, souvent dans l’optique d’un changement de métier. Sous conditions, la rémunération est maintenue et le contrat de travail simplement suspendu.
- Plan de développement des compétences : à l’initiative de l’employeur, ce plan propose des formations adaptées à la stratégie de l’entreprise. C’est une occasion d’évoluer en interne, avec un accompagnement sur mesure.
- Dispositif Pro-A : cette alternative permet de préparer un nouveau diplôme en alternant périodes de formation et travail, pour ceux qui souhaitent se reconvertir ou progresser par la voie de l’alternance.
D’autres options viennent compléter ce panorama. La validation des acquis de l’expérience (VAE) et le bilan de compétences offrent la possibilité de faire reconnaître des savoir-faire obtenus sur le terrain ou de clarifier ses choix d’évolution. Dans tous les cas, il s’agit d’anticiper la discussion avec l’employeur et, si besoin, de solliciter un accompagnement pour bien cadrer son projet. La formation à distance, elle, se développe à grande vitesse, permettant de concilier activité professionnelle et apprentissage sans bouleverser son organisation.
Financer sa formation : tour d’horizon des dispositifs accessibles aux salariés
Se former en CDI, ce n’est pas uniquement une question de temps : le financement pèse lourd dans la balance. Heureusement, il existe aujourd’hui une mosaïque de solutions pour permettre aux salariés de concrétiser leurs ambitions, selon leur situation, leur ancienneté ou le type de parcours visé.
Le Compte personnel de formation (CPF) s’impose comme l’outil phare : alimenté chaque année, il permet de financer tout ou partie d’une formation certifiante, diplômante ou d’un bilan de compétences. Parfois, l’employeur ou France Travail viennent compléter ce crédit, notamment lorsqu’il s’agit d’un projet de transition professionnelle.
Pour des projets plus ambitieux, le Projet de Transition Professionnelle (PTP) propose une prise en charge non seulement des frais pédagogiques, mais aussi du salaire, sous réserve d’acceptation par l’organisme Transitions Pro et l’accord de l’employeur. Les demandes doivent respecter un calendrier précis, et la démarche administrative requiert rigueur et anticipation. Certains employeurs, via leur plan de développement des compétences, allouent aussi des budgets spécifiques à la formation, selon la stratégie interne de l’entreprise.
D’autres options existent également : mobiliser son compte épargne-temps pour financer une absence, solliciter l’Aide Individuelle à la Formation (AIF) de Pôle Emploi en cas de reconversion, ou encore bénéficier de la Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POEI) pour préparer une évolution de poste. Dans ce foisonnement de dispositifs, une veille régulière et un accompagnement personnalisé font la différence pour maximiser les chances de décrocher un financement.
Les étapes clés pour lancer son projet et où trouver un accompagnement fiable
Réussir sa transition professionnelle en CDI, c’est avant tout structurer sa démarche. Première étape : clarifier son projet en tenant compte de son parcours et de ses envies. Un rendez-vous avec un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP), gratuit et ouvert à tous, permet d’y voir plus clair. Ce regard extérieur aide à cartographier ses compétences, évaluer les passerelles possibles et définir les jalons à franchir.
Le choix de la formation ne doit rien au hasard. Il s’agit de privilégier des cursus inscrits au RNCP, reconnus par un diplôme d’État ou un titre professionnel, ou encore délivrés par un organisme certifié Qualiopi. Cette vigilance garantit que la formation choisie ouvrira réellement des portes, pour une réorientation ou une mobilité interne solide.
Pour monter son dossier, il est possible de solliciter l’appui de Transitions Pro pour un PTP, ou de France Travail en cas de projet de démission-reconversion. Leur expertise sécurise la préparation administrative, le respect des échéances, et aide à formuler les bons arguments auprès de l’employeur.
Voici les étapes à ne pas négliger pour mener à bien son projet :
- Faire le point sur son projet avec un conseiller CEP
- Choisir une formation reconnue (RNCP, diplôme d’État, titre professionnel)
- Identifier et activer les bons dispositifs (PTP, démission-reconversion, VAE…)
- Bénéficier de l’accompagnement des organismes spécialisés (Transitions Pro, France Travail)
Un accompagnement solide change la donne. Miser sur des structures labellisées, attentives à chaque parcours, c’est mettre toutes les chances de son côté pour avancer sereinement, du montage du dossier à l’acquisition de nouvelles compétences. Parfois, il suffit d’un premier pas pour enclencher une dynamique qui transformera toute une carrière.